Eaux superficielles et souterraines
La région Basse Normandie, assise en majeure partie sur un massif ancien peu perméable (massif armoricain) et soumise à un climat riche en précipitations, se prête particulièrement bien à l’émergence d'un réseau hydrographique composé d'une forte densité de rivières et ruisseaux de taille modeste. Une grande richesse en espèces animales et végétales inféodées aux milieux aquatiques et humides en découle naturellement.
Dans les bassins versants sur roches sédimentaires, présents dans la partie orientale de la région, il est fait le même constat sur la qualité biologique des rivières, leur densité étant simplement moindre.
Mais après plusieurs siècles d'aménagement (construction de seuils, de barrages, redressements et approfondissements …), d'abord pour l'utilisation de l'énergie hydraulique (moulins à eau) puis, plus récemment, pour l'assainissement des terres et la lutte contre les inondations, les cours d'eau bas-normands sont aujourd'hui largement modifiés et artificialisés. L’altération de la qualité des habitats aquatiques qui en résulte menace directement le maintien de cette remarquable richesse écologique régionale.
Certes, la pollution des eaux par les substances toxiques, ou nocives quand elles sont présentes en excès (nitrates, phosphates, pesticides, etc.), qu'elle soit ponctuelle ou diffuse, participe grandement à la disparition des espèces les plus sensibles. Toutefois, la qualité physico-chimique de l'eau s'est beaucoup améliorée grâce aux lourds efforts financiers consentis depuis près de cinquante ans (première « loi sur l'eau » en 1964) pour développer et améliorer l'assainissement des eaux usées domestiques et industrielles. Les répercutions positives que l’on constate aujourd’hui sur la qualité des rivières de Basse Normandie sont notables, mais restent malheureusement insuffisantes au regard des objectifs de la Directive Cadre européenne sur l'Eau (DCE) mettant en demeure l’État français d'atteindre le Bon État Écologique des cours d'eau.
C'est la raison pour laquelle l'ensemble des acteurs institutionnels dans le domaine de l'eau (État, collectivités et associations), font aujourd'hui de la restauration hydromorphologique l'un des axes majeurs de leur politique d'intervention, tout en maintenant la pression contre la pollution, notamment diffuse et/ou d'origine agricole.